Le confinement vécu par nos anciens (2)
Aujourd’hui, dans ce monde qui est en train d’essayer de s’adapter à une nouvelle façon de vivre, nous continuons à recevoir des témoignages de nos anciens de tous les coins du monde : ils partagent leurs souvenirs, ils vous racontent leurs histoires. Aujourd'hui: Anastasiia en Russie, Karen aux Etats-Unis et Paul en Australie.
Dirigeons-nous vers le plus vaste pays de la planète – la Russie.
Anastasiia Nepriakhina, stagiaire au CIFP 2017 à Toulouse, nous explique que, comme le territoire du pays est trop étendu, la situation épidémiologique est différente dans les régions. C’est pour cela que le gouvernement a confié aux gouverneurs des régions le droit de décider s'il faut renforcer les mesures ou pas : le port du masque étant obligatoire pour tous, le contrôle cependant n’est pas sévère dans des petites villes. Pendant un mois, pour sortir faire les courses ou promener le chien, il a fallu avoir une autorisation sur une application pour les moscovites. Mais ce n’était pas nécessaire dans les régions.
Le confinement en Russie n'est pas totalement fini, Anastasiia ne pouvais toujours pas aller voir ses amis. Elle restait chez elle, faisait du télétravail, et elle nous confie : «Étant une personne introvertie, - dit-elle, - je n'ai pas beaucoup souffert pendant ce temps-là. Et j'ai assez de temps pour mes loisirs maintenant.»
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Dirigeons-nous à présent vers les États-Unis où la situation semble toujours difficile. Un masque, deux mètres de distance, télétravail et l’école à la maison, c’est la nouvelle normalité de cette période exceptionnelle.
Karen Kapoor, stagiaire au CCMF 98 à La Baule, enseigne deux heures par jour aux petits enfants sur Zoom et nous révèle qu’il est très dur de garder leur attention. Son mari travaille aussi depuis la maison et leurs enfants suivent les cours en ligne.
Karen ne se prive pas de petites joies non plus : une promenade quotidienne avec sa fille, un peu de yoga, un repas du restaurant commandé une fois par semaine… Son fils fait du VTT, parfois même avec son ami, mais en gardant tout le temps le masque.
La jeune fille a aussi eu un rendez-vous virtuel avec les anciens de son centre – la retrouvaille la plus nombreuse depuis le stage. Grâce à cette période inédite, elle apprécie davantage les moments les plus habituels de notre vie. « Il y a quelques mois on ne pouvait pas imaginer les écoles sans élèves, les magasins sans vendeurs, les parcs sans visiteurs. J'espère que cette situation nous apprendra à nous occuper plus de notre santé et de celle de nos parents. »
Karen a découvert que vivre plus lentement n’est pas si mal. Elle contemple plus la nature, découvre des oiseaux et des fleurs dont elle ne connaissait jamais l’existence, mais elle aime surtout passer du temps avec sa famille. «Je profite des moments passés ensemble, mes enfants ont 15 et 12 ans, donc pas beaucoup de temps encore à vivre dans la même maison avec nous.»
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Notre voyage d’aujourd’hui s’arrête dans un autre coin du monde qui a souffert d’énormes incendies pendant décembre et janvier derniers, suivies par l’épidémie et le confinement en mars. Le changement des habitudes de la population du pays a eu un effet remarquable sur le niveau de la pollution depuis le 10 mars – il s’est considérablement réduit.
Mais Paul Mason (stagiaire CIFE 2005, animateur CIFRU 2006, Directeur CIFRU 2010 et CIFRU 2012), qui habite à Sydney, nous parle aussi du côté triste de cette situation sanitaire. Travaillant au zoo de Taronga, il a beaucoup de collègues qui ont malheureusement perdu leur travail. « Je connais même les infirmières et les docteurs qui ont perdu leur travail car leur domaine de médecine n’était pas considéré comme étant essentiel. Mais heureusement, nous avons un bon système de santé, et notre gouvernement a fait des efforts pour aider financièrement les personnes et entreprises affectées par la crise.»
L’ancien de l’Australie est sincèrement persuadé que l’origine du problème de ce nouveau virus, ainsi que du réchauffement climatique, est dans nos actions et des questions collectives, telles que: l’urbanisation, la déforestation et le commerce illégal des espèces sauvages. « Si on prend soin de la planète et de la santé des autres espèces, nous pouvons réduire le risque d’épidémies zoonotiques dans le futur.», - souligne Paul.
Il pense souvent à ses amis de l’AMICIF en ce moment. « Nous ne sommes pas seulement une famille mondiale de Francophones, mais une force de personnes éduquées qui ont une plateforme incroyable pour émettre des perspectives diverses sur cette situation. »
Paul garde toujours un contact avec ses amis des quatre coins du globe : « Je peux garder une portion de ma santé mentale dans un meilleur état grâce a des petits échanges : une photo ici, un petit mot de bonjour par là – tout cela me rappelle que je ne suis pas seul, que nous sommes connectés, et que nous sommes ensembles sur cette planète même si on est loin l’un de l’autre. »
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